... Il faut d'abord une bonne pâte.
"A moins que vous ne soyez une pizza, la réponse est oui : je peux vivre sans vous."
Bill Murray (aka meilleur personne)
-
Mon diagnostique confirme que Celeste serait bel et bien atteint du TDAH. Le regard froid du Psycho Pédagogue se fixe sur l'expression inquiète de Grace Barratie. Elle soupire. De soulagement, sans doute. Tout porte à la croire : ses yeux cernés, la main rassurante qu'elle pose sur l'épaule de son fils gesticulant sur sa chaise, et la larme qui coule le long de sa joue rondouilette. Ca y est. Enfin. Elle a une réponse. Une explication. Une justification.
Son précieux fils n'est pas la mauvaise graine teigneuse et mal élevée que décrivent ses professeurs. Il n'est pas un
imbécile, il n'est pas
méchant... Il est juste hyperactif.
Et sur le coup, cela veut tout dire. Cela veut tout dire, car elle n'est pas responsable, ni elle, ni Tommaso. Il sont des bons parents, tout va bien. Et ce... docteur ou quoi qu'il soit, leur offre un moyen d'aider leur fils, de le faire rentrer dans la norme, de le réparer.
La ritaline est leur salut.
* * * * * * * * *
-
Tu es un sorcier Celeste ! Le petit garçon lève de grands yeux intriguées vers la dame au chapeau. Un... Sorcier ? Il fronce les sourcils et jette un regard interrogateur à papa et maman qui l'entoure de leurs bras. C'est maman qui prend d'abord la parole, laissant le soin à papa de le serrer très fort dans ses bras.
-
Je fait vous demander de sortir d'ici, madame.. euh.. Qui que vous soyez ! La pizzeria est fermée et euh... Grace Barratie a beau avoir un sacré caractère, il n'en reste pas moins que cette grande dame sèche aux étranges habits est impressionnante, tant les deux femmes semblent en tout point opposées. Grace, petite rondouilette n'ayant pour armure qu'un jean-t-shirt et tablier finit même par pousser un petit cri aigu alors que la femme fait tournoyer un petit bâton luisant : aussitôt toute la pâte à pizza de la cuisine s'envolent, et tournoit dans les airs.
Grace, de panique se saisit d'un rouleau à pâtisserie ; alors que son époux, Tommaso, sert de plus en plus fort le précieux fils entre ses bras. Celeste aime bien quand papa le sert, quand son eau de cologne s'infiltre dans les narines, Celeste n'a jamais peur quand papa le sert.... Même quand son coeur bat trop fort. Mais Celeste n'a peur non plus de ses pâtes à pizza volantes. Ça le fait rire même et de ses petits bras, il essaye d'en attraper une.
Être un sorcier... Celeste à moins peur de ça que d'être Tdah.
* * * * * * * * *
-
oh... En voila des pensées. Le garçon frisonne quand la voix s'élève... Ou plutôt, s'abaisse dans sa tête. Il ne saurait dire si c'est désagréable ou non. C'est comme si quelqu'un avait susurré si prés de son oreille que sa voix atteignait le niveau de la pensée, personne n'aurait voulu s'aventurer dans un endroit si chaotique.
-
Je vois du feu... Beaucoup de feu et un acharnement à vivre. Un courage face à la douleur - un peu absurde. Pourquoi caches tu à tes parents qu'elle te fait si souffrir ? Le jeune garçon frisonne. Il n'est même pas certain de savoir de quoi parle le choixpeau... Ça lui paraît pourtant évident. Mais... Comment peut il être au courant ? C'est parce-que... Comment dire que... Voilà, le gamin qui pose sa main sur sa nuque, sur sa gorge, sur ses poignées et sur son coeur. Oui, il a mal.
-
Je... entame t'il.
-
Ne veut pas les décevoir à nouveau ? Comme c'est aimable. conclut le drôle de couvre chef.
Une larme perle au coin de l'oeil du gamin. Il se voit déjà hulrer "sortez de ma tête !", se levez, arrachez le chapeau de son crâne, le piétinait en hurlant. Et le voilà qui le fait, comme à son habitude, il cede et... Mais non. Il est toujours assis, bien droit.
-
Pas avant que j'ai décidé dans quelle maison t'envoyer.... semble s'amuser le choixpeau
Voyons voir... Oui, tu aime ta famille, hein ?Son pied droit se met à tressaillir sous la pression, ses yeux avides de magie s'évadent sur le ciel étoile avant de parcourir l'assemblée. 4 tables, 4 couleurs, 4 choix. Ça ne devrait pas être si difficile, ni si important. C'est une souffrance, c'est horrible et il se demande si tous les visages ravis assis sur les tables sont tous passées par là. Et cela semble encore durer mille ans...
-
Poufsouffle ! Son coeur soupire. C'est une libération, vraiment. Doucement, comme si il sortait du coma, voilà le garçon qui vacille jusqu'à la table dorée et noire. Et le voilà accueillis par des bras ouverts, par des tapes sur l'épaule et par de grands yeux curieux.
-
Quelle était l'autre maison ? Demande une fille avec un crapaud sur l'épaule.
Le gamin fronce les sourcils. L'autre maison ? C'est à dire ?
-
Tu a fait cinq minutes cinquante huit ! Tu es un chapeauflou, gamin ! explique un grand surexité avec une insigne sur la poitrine.
Le gamin tourne sur lui-même, regardant aux alentours. Tout le monde semble le fixer avec une sorte de curiosité et de joie. Et un sourire fend son visage... Chapeauflou, il ne sait pas ce que ça veut dire mais...Ça doit être une différence. Ici, il a beau être différent : les autres étudiants lui sourient.
* * * * * * * * *
-
Ce baume devrait ralentir son rythme cardiaque. Délicatement, et armée d'une cuillère en bois, elle prélevé un gros fragment d'une étrange mixture verte. Puis, elle l'étale sur la poitrine glacée de l'élève agonisant face à elle. Le corps pâle se plie sous la morsure du froid et les pleurs se mixent au cri. Froncement de sourcil, de la part de la femme.
Cela fait bien une dizaine d'année qu'elle officie en tant qu'infirmière dans Poudlard. Des années loin d'être de tout repos : bras cassées, os manquants, transformations euh.. Étranges. Elle est passé par tout. Toutes les blessures, toutes les maladies : sorcière et moldue. Et qu'on lui retire son poste si elle ne reconnaissait pas les symptômes de ce pauvre poufsouffle : Pupilles dilatées, rythme cardiaque élevée, tension artérielle , température corporelle basse... La voilà qui fouille les poches de la robe de sorcier.
-
Comment c'est arrivé ? demande t'elle gravement.
-
C'est... On avait un examen de potions ce matin. Il était content, pensait avoir réussi, s'être concentré suffisamment mais ensuite...D'un geste de la main l'infirmière coupa l'étudiante. Oh elle comprenait parfaitement ce qu'il s'était passé. Le stress d'un examen, ne pas arriver à se concentrer sur ses révisions, et cette idée... De sa main libre, elle tapota sur une petite bosse dans la poche du sorcier. Et s'i j'en prenais plus ? La femme sortit un petit bout de plastique rempli de comprimés, certains écrasés. Mauvaise idée.
Ce jeune sorcier était en pleine descente.
* * * * * * * * *
La chasse d'eau emporte tout. La moindre petite poussière de Ritaline, le moindre grain à sniffer. Et Celeste regarde -presque avec tristesse- sa gentille maman déverser ce délicieux poisson dans la cuvette. Papa pose ses deux grosses mains sur ses épaules :
-
Ça va aller Celio... Tu n'en a pas besoin. Une larme coule. Oui. Il le savait autrefois, bien avant ses crises, bien avant son besoin, bien avant sa detox. Et papa et maman regardent leur petit garçon. Leur précieux petit garçon. Maman a fondu en larmes cette nuit. Culpabilité grandissante, hurlante. C'était elle qui avait insisté parce-qu'elle ne voulait pas voir... Elle ne voulait pas voir que son fils était normal dans toute son anormalité, que tout le reste n'était... Qu'un mensonge. Un mensonge de plus pour polir son précieux garçon. Le rendre normal.
Tout ça n'était qu'une invention.
Et doucement, entassé dans les toilettes, toute la famille Barratie s'en rendait compte.
* * * * * * * * *
-
Et bien moi, je vais ouvrir ma propre boutique de plantes magique entama Croaceda
Ça s'appellera "le beau truc" Les trois amis de la serdaigle ne purent s'empêcher de pouffer et ce malgré les protestations de cette dernière. Elle donna un coup de coude à Jamie, grogna sur Robin et ébouriffa la sombre chevelure de Celeste. Robin n'y fit pas attention, son regard s'était à nouveau plongé sur la château.
-
Dernière semaine, hein ? demanda t'elle pleine d'émotions.
Vous réalisez ? Dans 5 jours, on quittera Poudlard... -
Pas moi enchaîna du tac au tac Jamie
Je compte bien revenir pour enseigner le soins aux créatures magiques un jour, Poudlard c'est ma maison. Jamie essuya une petite larme qui perlait. Oui, c'était devenu au fil des ans, son seul véritable foyer. Tous les quatre, il l'avaient parcouru de fond en comble, s'étaient découverts des passions, des amitiés, des rivalités aussi... Il pouffa. Dire qu'en début, il pensait tous que Croaceda n'était qu'une garce. Maintenant -et même si il n'osait se l'avouer- il en était un peu amoureux.
-
Et vous, les gars : vous êtes ma famille ! s'exclama t'il en attrapant ses trois compères dans les bras.
Croaceda ricana alors que le calin de Jamie les fit dangereusement glisser contre la paroi du verre... C'était fou de se dire qu'elle vivait se derniers moment avec eux et qu'elle n'arrivait pas à leur avouer. Il fallait bien leur dire pourtant à un moment... Elle allait en amérique, ayant accepté dans une université magique. Mais elle ne pouvait se résoudre à le dire. Le dire à haute voix ce serait le reconnaître : C'était la dernière fois qu'il se réunissait sur le toit d'une serre. La dernière fois qu'ils sortaient en douce de leur dortoirs pour se rejoindre tous les 4. Jamie et Celeste depuis le dortoir poufsouffle, elle depuis les serdiagle et Robin depuis les serpentards.
Last time.
-
Et toi Celeste ? demanda Robin.
Tu va vraiment retourner à ta vie de moldu ? Le brun s'enroula dans son écharpe un moment, renifla avant de fixer son ami, un sourire au visage.
-
Qu'est-ce que je pourrais faire d'autre ? Jamie va étudier les dragons, Ceda les plantes et toi... Tu va devenir la meilleure des aurors. J'aime la magie, vraiment. Mais je suis meilleur pour des choses plus moldues... Comme la pizza ! Les trois amis du brun soupirèrent, Jamie poussa même un petit "pas encore" de lassitude.
-
Oui, on sait la pizza c'est super bon... déclara t'il
C'est pas comme ci, tu le répétais deux milles fois... Par heure. Croaceda éclata de rire sous l'oeil brillant de Jamie. Robin, bien loin d'être dupe, les regarda tour à tour un sourire amusé sur le visage.
-
Même ça, ça va me manquer... continua t'elle
Vous vous souvenez quand Celeste a transformé ses pizzas dans le cours de madame Corrnick ? C'était hilarant. Croaceda et Jamie éclatèrent de rire, en choeur avec Robin. Et ils se racontèrent d'autres anedoctes, tout aussi passionnantes - des souvenirs, futiles mais si importants. Celeste lui regardait Robin... Il n'avait pas conscience que ses amis avaient tant appréciés cet épisode qui lui valu de perdre beaucoup de points de maison. Il souria.
* * * * * * * * *
-
Fais attention chéri ! Celeste soupira - pourquoi fallait t'il que sa maman répété toujours la même chose ? D'un geste de baguette, il fit léviter une dizaine de boites de pizza, cala sa baguette dans sa mâchoire et se saisit d'une autre dizaine de boites grâce à ses deux bras. Le voilà, en dangereux équilibre qui zizague entre papa et maman dans la petite cuisine de la pisseria familiale. Face au mur de briques, il articule difficilement un revelio : aussitôt le mur de brique devient une porte qui débouche sur une grande violiére.
-
Ah ! souffle t'il en déposant toutes les pizzas sur une table en bois.
Il remit sa baguette dans sa main droite avant d'enchanter les pizzas d'une quinzaine de sortilèges de métamorphoses différents. Puis enfin, il acheva son service du jour : en sifflant un à un les hiboux et en leur fixant aux serfs les gros panier contenant les pizzas. Le jeune sorcier quitta ensuite son second monde et courut jusqu'à son scooter. Les hiboux se chargeait de livrer aux sorcier ses "pizzas étonnantes", lui était cantonné au service moldu.
Il souria avant de démarrer son scooter. Qui sait où ses livraisons le mèneraient aujourd'hui ?