Andromede tournait en rond, dans sa modeste chambre, au dernier étage du Chaudron Baveur. Assise dans un fauteuil hors d'âge que les années avaient achevé d'affaisser, elle attendait. L'eau frémissante de la bouilloire rouillée attendait sagement qu'on la verse dans le délicat service de porcelaine. Un des rares souvenirs que la sorcière avait conservé de sa mère. Cela faisait bientôt trois mois qu'elle errait dans Londres, sans domicile fixe, après le cuisant échec de son infiltration dans l'immonde prison qu'elle avait découvert.
Son père ne lui adressait plus la parole. Elle n'avait pas d'emploi, plus de contact. Disparue de la circulation, elle n'avait eu que le magicobus pour refuge, jusqu'à ce qu'elle se décide enfin à vendre quelques artefacts précieux, lui donnant suffisamment de gallions d'avance pour avoir un vrai toit. L'ensemble de ses innombrables affaires était stocké dans une malle enchantée. La meilleure invention du monde depuis le fil à couper le beurre, sans nul doute.
Elle aurait pu rester des mois, terrée dans ce trou miteux, seule, sans famille ni baguette, mais quelqu'un avait fini par la retrouver. Hector, un ami connu sur les bancs de Poudlard. Comment avait-il eu vent de ses aventures ? Elle n'en avait aucune idée. Mais peut être aurait-il les moyens de la tirer d'affaire.
C'était lui, d'ailleurs, qu'elle attendait. Et il était en retard, ce qui contrastait avec ses habitudes... Au moment où elle commença à craindre qu'il ne lui soit arrivé malheur, une onde de bonheur la submergea soudainement alors qu' on frappa à sa porte.
Sacré Hector, toujours plus transparent que du verre lorsqu'il était heureux. Un sourire en coin pendu à ses lèvres, elle alla lui ouvrir.
- Ah, te voilà ! Entre, je t'en prie !
Elle referma la porte de sa chambrette et versa enfin l'eau fumante dans les tasses.
- Astrid va bien ? Demanda-t-elle d'un ton nonchalant.
Elle n'avait même pas besoin de le demander, à vrai dire. Les pensées de son ami étaient si vivaces que le visage de la sorcière aux cheveux verts apparaissait presque nettement dans son esprit.
- J'espère que les choses avancent enfin entre vous !
Elle rit, retrouvant son air taquin coutumier.
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